Beaucoup de jeunes traversèrent la Méditerranée entre 1952 et 1962, et connurent, bien malgré eux, l’épreuve du feu au fond d’un oued. Ils connurent aussi, au fil de l’oued, la soif, antichambre de la maladie et de la mort. Témoin de ces périls, Jean-Pierre Gaildraud nous invite au voyage et, bien au-delà, au cœur de situations contemporaines, cocasses, émouvantes ou pittoresques. La Vienne traversée, nous embarquons pour les Caraïbes, partons saluer le peuple roumain libéré de son tyran, découvrons, égarée en terre algérienne, une insolite abbaye de moines trappistes à l’étrange destin, avant de croiser quelques scènes dignes de Courteline... Des traits satiriques sur notre mode de vie actuel ponctuent le parcours, alors que d’autres, émouvants, touchent notre sensibilité. En un mot, cactus et lauriers-roses jalonnent le sentier... Le peintre Michel Marchand, avec sa sensibilité propre, rejoint le mot par le trait, l’enroule de formes pour lui donner sa propre vie. Animé du même dessein, l’artiste établit la correspondance entre les idées et les signes, habille les sentiments de l’auteur d’un pudique voile noir et blanc ou d’un manteau de couleurs.