D’une terre à l’autre les chemins sont nombreux. On a beau choisir le sien, il passe toujours par ce lieu que vous évoquez. Cette terre perdue au-dessus de quelque cirque invisible que nul cours d’eau ne pourra jamais mettre au jour. Et si nos paroles s’entêtent à jeter un pont sur une rivière au parcours incertain, c’est que nous n’avons pas d’autre chemin. Jean-Pierre Spilmont. L’aube c’est l’instant où se lève la parole — et avec elle toute lumière. Dehors il fait froid. On ouvre la fenêtre, on jette du sel aux anges, quelques questions aux écrivains. Ils y répondent avec cette voix qui n’est plus celle de la vie courante, pas encore celle de l’écriture, avec cette voix faible — courante sous la cendre, tremblante sous la page.