Les chocs pétroliers de 1973 et de 1979 ont marqué une rupture des rapports de force traditionnels entre pays en développement et pays industriels. Les hausses du prix du pétrole ont entraîné une redistribution du revenu mondial, l’alourdissement des factures pétrolières étant la contrepartie d’une accumulation d’excédents financiers considérables dans quelques pays de l’Opep. Mais elles ont également contraint les pays industriels à de profonds réajustements de leurs systèmes énergétiques. Une quinzaine d’années après le premier choc, l’« arme du pétrole » semble s’être retournée contre les pays en développement. Les pays de l’Opep n’ont pas réussi à maintenir durablement leurs revenus pétroliers. En outre, malgré la chute des prix en 1986, la sortie de la crise énergétique s’annonce plus difficile pour les pays en développement importateurs que pour les pays industriels. L’ampleur des réactions provoquées par les deux chocs pétroliers permet-elle d’exclure leur répétition dans un avenir prochain ? Chaque jour, les événements du Moyen-Orient rappellent à quels aléas politiques sont soumis les plus grands gisements d’hydrocarbures du monde. Les perspectives énergétiques mondiales - consommation, échanges et prix - ne s’en dessinent pas moins aujourd’hui de façon relativement claire.