L’ignorance peut être autre chose que la pure absence de savoir ou que le simple fait d’être privé de connaissances possédées par d’autres : elle peut être surmontée, elle peut aussi être produite. Quels sont les variétés et les modes de l’ignorance, et pourquoi est-il essentiel d’en tenir compte dans les débats environnementaux et sanitaires ? Lorsqu’elle est « produite », comme l’estiment certains, comment l’est-elle ?
L’ouvrage répond à ces questions et, au-delà de l’opposition tranchée entre l’ignorance conçue comme front de la science et l’ignorance stratégique, il explore une véritable « zone grise » qui constitue une partie de ce paysage : conflits d’intérêt, débats sur les sources de financement de la recherche, crise de la réplication des expérimentations. Quand et comment peut-on sortir de cette « zone grise » où tout devient indiscernable pour qualifier plus nettement les phénomènes en jeu ? Si nos enquêtes comme nos actions peuvent réussir ou échouer, échouer de manière épisodique ou persistante, sous l’action d’un tiers ou non, dans quels cas est-il raisonnable de relier ces échecs à des intentions ?