C’est à partir de 1965 que l’Afrique de l’Ouest commence à être prise en considération par les capitaux liés au tourisme international et à faire partie des zones géographiques dites de « plaisir périphérique », toutes situées dans les régions sous-développées. Ce dossier s’est voulu soucieux d’éviter le manichéisme habituel qui prête au tourisme soit les vertus d’une panacée, soit les tares d’une nouvelle traite : l’analyse de son développement en Afrique de l’Ouest permet de présenter aujourd’hui les premiers éléments d’un bilan qui reste encore à faire. Les principales caractéristiques de cette activité (produit, clientèle, flux), les effets qu’elle entraîne tant sur le développement économique que sur l’environnement physique et humain, ses multiples pièges font l’objet d’une première partie. Une lecture critique des catalogues des agences de voyage et des guides touristiques est ensuite proposée, dans le but de donner une idée des images stéréotypées de l’Afrique qui sont offertes aux touristes et qui orientent généralement les entreprises des organisateurs de voyages. Les choix que peuvent faire les Etats africains pour optimiser les avantages et minimiser les inconvénients du développement touristique resteront sans effet tant que les promoteurs du tourisme et les compagnies aériennes imposeront leurs conditions. Il en est du tourisme comme des autres industries : tant qu’il se situera dans un cadre néo-colonial, son développement ne pourra être bénéfique.