Robert Merle est une énigme. Voilà un écrivain qui obtint pour son premier roman, Week-end à Zuydcoote, le prix Goncourt, qui alimenta les chroniques littéraires durant plus d'un demi-siècle ; un écrivain apprécié du grand public et dont l’œuvre est toujours publiée, traduite et adaptée, mais qui est demeuré au purgatoire des belles lettres. À contre-courant du Nouveau-Roman, cet amoureux de la péripétie opta pour le romanesque, pour un roman populaire, démocratique, et symptomatique du second xxe siècle. Il mit en intrigue le totalitarisme, la guerre, la décolonisation, l’angoisse atomique, le féminisme, les événements de 68, etc. Par l’histoire du passé, du présent, ou de l’avenir dans ses romans de politique-fiction, Merle se confronta à des questions existentielles : le mal, le droit de tuer, la monstruosité de l’homme de devoir, le vivre-ensemble. Cette première monographie française se propose d’offrir une « revie littéraire » à un écrivain en quête d’humanité.