... Deux dialectiques semblent se superposer, ou s’entrecroiser, dans les dynamiques qui structurent les villes. L’une est une dialectique imaginaire, spéculaire. Dialectique du désir de la ville comme lieu et axe d’une identification collective : être enfanté par un savoir, fondu, rassemblé, mais aussi engendrer ce savoir, le créer, le mobiliser dans l’espace de la ville. L’autre est une dialectique économique et conflictuelle. Dialectique de la réalité de la ville comme lieu et axe d’un affrontement des rapports sociaux en vue de s’y investir – monopoliser le savoir, l’avoir, l’espace urbain – mais aussi revendiquer ce savoir, lier cette revendication à celle du droit à l’espace de la ville, au travers d’un processus général de lutte des classes. Les altérations de la dynamique urbaine – perturbation et opacité des rapports sociaux au cours du développement historique des forces productives – résulteront des distorsions pouvant exister entre ces deux dialectiques : des désirs collectifs et des productions marchandes...