Des carcasses de bétail mort, des corps humains faméliques, telle est l’image de la sécheresse sahélienne que l’on diffuse dans l’opinion publique. Et pourtant les sociétés locales — qu’elles soient nomades ou sédentaires — connaissaient déjà la sécheresse et la famine. Elles savaient même y riposter ou s’y adapter mais les moyens techniques et sociaux dont elles disposaient pour ce faire ont disparu ou sont devenus inopérants. La mise en dépendance politique coloniale et l’exploitation économique capitaliste ont suscité des transformations destructrices et irréversibles. Un panorama de l’ensemble des facteurs en jeu, de l’état présent de la situation sociale et politique et des projets d’aide (volume 1) introduit des études de cas où l’on peut saisir de façon précise et concrète la nature des mécanismes de réponse à la crise et les déséquilibres produits par « le développement économique » (volume 2). Une bibliographie sélective clôture ce dossier qui invite à la critique des images et idéologies dominantes fondées sur le rôle de la « fatalité naturelle » ou « humaine ».