La remise en question de l’école est à l’ordre du jour. En réalité, le mouvement de l’éducation dite « nouvelle » n’est pas d’aujourd’hui. Mais on parle maintenant d’une véritable subversion, remettant en question l’institution scolaire en tant que telle. La thèse d’Albert Painchaud est notablement différente. Il part de faits concrets, de dialogues avec des enfants qu’il connaît bien, des parents qu’il a rencontrés, des instituteurs avec lesquels il a échangé. Il réfère cette expérience aux notions acquises durant ses études universitaires, ou à travers ses lectures spontanées. Ce qu’il propose est une manière tout autre de concevoir l’éducation, ou la rééducation, de ces enfants « que l’école n’intéresse plus » et, plus radicalement, d’envisager cette école elle-même. Chemin faisant, il nous livre ses réflexions sur la pédagogie, en tant que celle-ci repose sur les données psychologiques actuellement reçues, mais que l’auteur reconsidère. Ce livre mordant, écrit dans un style pittoresque, doit faire réfléchir tous les éducateurs, professionnels ou naturels, spécialisés ou non et, au-delà, poser une grave interrogation à ceux qui portent la responsabilité d’un certain type d’école. Or, cette responsabilité est celle de chacun d’entre nous. Ne faisons-nous pas d’enfants « normaux » des « inadaptés » à l’école ? Que préconiser pour ceux, trop nombreux qui, dans ces conditions, ont échoué ? Une solution s’impose d’urgence et l’auteur de ce livre y apporte une appréciable contribution, ne fût-ce qu’en posant courageusement et concrètement le problème.