Depuis que les États-Unis ont gagné la Guerre Froide, les prophéties se sont multipliées sur le “déclin américain” : comme la Rome impériale, croulant sous le poids de ses armées, Washington serait vouée à la décadence. C’est cette thèse que réfute, avec brio, cet essai passionnant et remarquablement documenté : pour Alfredo Valladão, l’Amérique dominera le XXIe siècle, parce qu’elle est seule à nourrir ce rêve et à en avoir les moyens. Elle possède en effet les trois attributs du pouvoir suprême : une puissance militaire inégalée, l’économie la plus grande et la plus dynamique de la planète, une culture à vocation universelle. À l’appui de sa démonstration, l’auteur retrace le chemin qui, de la proclamation de l’indépendance passe par l’apogée de la République américaine dans la seconde moitié du XXe siècle, jusqu’à sa métamorphose actuelle en “Amérique-monde”. Il analyse les forces qui ont permis l’avènement de cet “empire démocratique” mondial : l’immigration massive et le mélange des cultures, la grande mutation religieuse et la révolution des institutions politiques des cinquante dernières années. Il explique aussi comment la Maison Blanche, depuis la chute du Mur de Berlin, a réussi à consolider son statut de centre des décisions politiques et économiques de la planète. Les prophètes du déclin se trompent de siècle : si une analogie historique est nécessaire, ce serait plutôt la Rome triomphante, après sa victoire totale sur Carthage. La république romaine grosse d’un empire. Cet ouvrage présente, enfin, le premier bilan stratégique de l’administration Bush, et la première analyse complète des objectifs de politique internationale de Bill Clinton.