L'ancien ministre de la santé et professeur de médecine infectiologue, qui fut le premier au monde à alerter dans un rapport détaillé sur la survenue prochaine d'une pandémie, dit pourquoi les autorités n'ont pas pris les bonnes décisions pour anticiper puis gérer la crise sanitaire. Il préconise de mettre en œuvre une nouvelle médecine publique.
En 2005, alors ministre de la Santé, Philippe Douste-Blazy fut le premier au monde à alerter sur la survenue prochaine d'une pandémie. Son rapport établissait, étape par étape, les procédures à appliquer pour enrayer la propagation d'un virus. Or, plutôt que de suivre ses principes d'anticipation, le gouvernement a géré le début de l'épidémie dans la plus grande improvisation, avec un temps de retard permanent. Faits et chiffres à l'appui, l'auteur démontre qu'en ne suivant pas l'exemple de pays tels l'Allemagne ou la Corée du Sud, qui ont pratiqué une politique de dépistage massif, la France a subi un taux de surmortalité parmi les plus importants au monde. Il dénonce l'hystérie collective suscitée par le traitement à l'hydroxy- chloroquine, la publication d'une fausse étude par la célèbre revue The Lancet, qui restera à ses yeux l'un des plus grands scandales scientifiques, ainsi que le rôle joué par les lobbies de tous ordres. Philippe Douste-Blazy plaide aussi pour une culture de la prévention à travers une véritable politique de santé publique, seul moyen d'empêcher les crises sanitaires à venir.