Au carrefour entre l’histoire économique et l’histoire culturelle, cet ouvrage propose une réflexion collective sur le besoin d’expertise à l’époque médiévale. Les prises de décision devaient parfois être éclairées par des hommes qui maîtrisaient mieux que d’autres les domaines en cause et étaient, de ce fait, en mesure de trouver des solutions. Cela est particulièrement vrai lorsque des questions techniques ou éthiques étaient soulevées et que des choix devaient être faits à partir de l’argumentation d’un expert. La qualité des produits, les processus de fabrication ou la mesure de leur valeur donnaient lieu à des contrôles pour lesquels il fallait des personnels à la fois compétents et forts d’une notoriété reconnue par les autorités en place : il s’agissait d’éviter ou de réprimer les fraudes, de défendre l’honneur de la ville ou celui du métier et de protéger le bien commun en garantissant le produit. Tout au long de cette époque, ont été développées des pratiques juridiques et techniques reposant sur la reconnaissance des savoirs et des compétences de l’expert, figure particulière désignée par la puissance publique. Ce livre propose une approche originale des problématiques et des questionnements rarement — voire jamais — appliqués au champ de la vie économique au Moyen Âge.