Septembre 1943 : depuis le Débarquement allié en Afrique du Nord, les troupes italiennes occupent huit départements français sur la rive gauche du Rhône. L’action de ce document véridique, qui fait revivre une petite ville de province à l’heure de l’Occupation par les « Alpini », se situe à Veynes, gros bourg des Hautes-Alpes, à proximité de Gap, et nœud ferroviaire important. Cette occupation des Italiens — en grande partie, des Piémontais — est débonnaire et débridée et, au fil des mois, on ne sait plus très bien lequel est l’occupant et lequel est l’occupé. Au début du mois de septembre 1943, les Alliés signent un armistice avec le maréchal italien Badoglio. Les Italiens sont considérés à présent comme des ennemis par les Allemands, et ils sont donc obligés de déguerpir en catastrophe, de peur d’être pris par leurs anciens Alliés. Dans leur précipitation, ils abandonnent — en gare de Veynes — un train complet d’armes et de ravitaillement. C’est alors que, sans s’être donné le mot, la population toute entière de Veynes se retrouve à la gare pour piller ce train. Puis, à la faveur de l’obscurité, les gens se pillent mutuellement et, depuis lors, des brouilles entre voisins se font toujours sentir... Quand les Allemands arriveront à Veynes — au lendemain de ce pillage mémorable — ils ne parviendront à se faire restituer qu’une infime partie de ce qui avait été dérobé, les villageois ayant, pour la circonstance, retrouvé leur solidarité contre l’ennemi commun. Avec « Les wagons de Veynes », Marc Toledano — auteur du célèbre livre « Le Franciscain de Bourges » (qui a inspiré le film du même nom) — nous donne un récit authentique, haut en couleur, dont certains personnages truculents — et hors du commun — n’auraient pas déparé la galerie des héros de Marcel Pagnol.