Je quittai Toronto, le 17 juin 1845, sans autres compagnons que ma palette, mon fusil et des munitions, me dirigeant vers le lac Simcoc. Là, je pris le bateau à vapeur pour Orillia ; je gagnai la baie de l’Esturgeon par le lac Huron, où je louai un Indien et un canot, le vapeur étant parti pour Penetanguishene quelques heures avant mon arrivée à Cold-water (Eau froide). Après avoir ramé toute la nuit, nous atteignîmes Penetanguishene, qui est placé dans une baie profonde formant un port sûr pour les navires de tout tonnage ; les Indiens ont ainsi nommé cet endroit à cause d’un grand banc de sable mouvant qui se trouve à l’entrée de la baie. Il y a là un petit dépôt naval, et un vapeur destiné à l’inspection des bords du lac. À côté de ce dépôt s’élève un village habité par quelques blancs et des métis.