L'échec répété des négociations internationales sur le climat signifie que nous nous dirigeons vers une hausse globale des températures de 3 à 6 °C d'ici 2100. Celle-ci entraînera des événements météorologiques extrêmes et de nombreuses souffrances humaines.
Les espoirs se tournent aujourd'hui vers des technologies qui proposent de refroidir la Terre sans changer notre modèle de développement ni de consommation. Telle est la promesse de la géo-ingénierie et de ses promoteurs, soutenus par Bill Gates lui-même. Pulvériser du soufre dans la haute atmosphère, modifier la chimie des océans, stocker le carbone dans les profondeurs de la Terre : tels sont les projets et les expériences à hauts risques de ces " géocrates " – ingénieurs, scientifiques et hommes d'affaires – qui entendent régler le thermostat de la planète.
Clive Hamilton, spécialiste des enjeux environnementaux, pose la question de fond : ces hommes ont-ils le droit de jouer aux apprentis sorciers avec la Terre ?
Clive Hamilton est un essayiste, politique, économiste et philosophe australien. Il a déjà publié une dizaine d'ouvrages, dont Growth Fetish (2003), Affluenza (2005), Silencing Dissent (2007), Scorcher : The dirty politics of climate change (2007), The Freedom Paradox (2008) et Requiem for a Species ( Requiem pour l'espèce humaine, Presses de Sciences Po, 2013).