Parti pour faire fortune, mais contraint par les circonstances de s’adapter aux modes de vie de diverses contrées étrangères, Gulliver semble y retrouver toujours, d’une façon ou d’une autre, les problèmes qui se posaient déjà dans les mères patries qu’il a laissées derrière lui : l’Angleterre où il est né ; l’Irlande où vit son géniteur spirituel ; l’Europe, qui fait l’objet des critiques du narrateur aux multiples visages. Cependant, le lecteur se rend très vite compte que si le navigateur-narrateur-antihéros des Voyages l’invite en effet à le suivre dans des aventures au cœur de contrées où se mélangent traits réalistes et peintures utopiques, c’est bien plus profondément les multiples facettes de la nature humaine que l’ouvrage lui-même lui propose de redécouvrir. C’est cet ensemble complexe d’éléments historiques, géographiques, rhétoriques et philosophiques des Voyages de Gulliver que les auteurs des articles ont cherché à mieux définir, afin de faciliter la lecture de ce chef-d’œuvre de la littérature du XVIIIe siècle.