Depuis la fin des années 1990, on a vu se durcir en France une " guerre de mémoires " autour de l'histoire coloniale et, en particulier, celle de l'Algérie ou celle de l'esclavage. Les différents protagonistes ont largement mobilisé les médias, anciens et nouveaux, saturant parfois l'espace public au point de donner le sentiment d'un débat d'une ampleur sans précédent.
Et pourtant, on oublie trop souvent que le XXe siècle a été, génération après génération, une longue suite de conflits mémoriels. Comme si, sur les questions essentielles, les " guerres de mémoires " étaient en France le moyen de faire entrer le passé dans le présent. C'est ce que montre cet ouvrage, réunissant des contributions très accessibles des meilleurs historiens, politologues ou sociologues.
Dans une première partie, ils rappellent les affrontements de mémoires des grands moments qui ont marqué le dernier siècle, de l'affaire Dreyfus à l'histoire coloniale, en passant par la Grande Guerre, Vichy ou Mai 68.
Et, dans une seconde partie, ils évoquent le rôle majeur joué dans ces controverses par les différents médias, du livre aux commémorations, du cinéma à Internet, de la télévision à l'école, des archives aux manuels scolaires, des lois mémorielles aux monuments...
Les auteurs répondent ainsi à des questions majeures, grâce à une mise en perspective historique qui les éclaire d'un jour nouveau : comment les " guerres de mémoires " se sont-elles transformées en enjeux de communication ? Quelles sont les spécificités de ces débats en fonction des canaux qu'ils mobilisent et en quoi ceux-ci in-fluencent-ils leurs enjeux ? En quoi les conflits mémoriels contribuent-ils à l'élaboration de l'identité nationale ?