Le Japon traverse un moment singulier de son histoire économique avec la conjugaison inédite d’une crise financière et d’une crise industrielle. Les relations financières avaient eu jusqu’au début de la décennie des effets vertueux, en permettant des ajustements rapides après les chocs pétroliers. Dans la crise des années 1990, au contraire, les dérives financières ont largement entraîné et entretenu la récession. Entre-temps, la déréglementation aura sensiblement modifié ces relations en créant une distance entre sphères financière et réelle et en ouvrant la voie à des cercles vicieux plus que vertueux. L’ouvrage analyse les effets de cette déréglementation sur la construction institutionnelle très complexe qu’est le modèle japonais des années 1970 et 1980. Le but poursuivi est d’esquisser le nouveau modèle qui se dessine autour de cette recomposition de la sphère financière. L’objectif des auteurs est de démontrer que, plus qu’un simple ajustement, la crise actuelle marque une mutation profonde du modèle japonais. Mutation qui se caractérise par la fin des relations consanguines entre banques et entreprises, par l’érosion d’attributs du modèle tels l’emploi à vie, la sous-traitance ancrée dans l’Archipel ou encore la tutelle administrative des activités économiques.