« L’acier, c’est fini » ; « le meuble français craque » ; « l’industrie mécanique s’effondre » ; « les exportations s’essoufflent » ; « des milliers de salariés sur le sable » ; « la campagne se dépeuple ». À la une des journaux, s’étalent les lézardes de la maison France. Alors, pourquoi ce « Vive la France », cri d’espoir et d’optimisme dans la morosité ambiante ? Parce qu’il n’aime guère les idées reçues et se méfie des modes, Pierre Miquel a voulu en savoir plus, voir sur place, juger sur pièces. Il a donc entrepris son Tour de France, comme jadis les compagnons, à la rencontre des réalités d’aujourd’hui. Et voilà ce qu’il a découvert : des régions entières sinistrées, de larges pans de notre économie ruinés mais aussi, un peu partout, de nouveaux bourgeons et, au bout du compte, un pays nouveau en train de naître. Autrefois, un Nord riche et industriel, un Sud pauvre et rural. Aujourd’hui, alors que le pays se rééquilibre vers le sud de la Loire, une nouvelle géographie économique et humaine prend corps, y compris dans les régions réputées en déclin : utilisation des friches industrielles, création de technopoles, villes où le futur s’élabore, provinces qui se réveillent, bataille des transports, course aux technologies de pointe et recherche d’activités rentables... Tout ceci témoigne d’une vitalité intacte : la France bouge, les hommes et les emplois se redistribuent, matière grise et esprit d’entreprise se réconcilient. Une enquête minutieuse, des cas précis et l’image se dégage d’une France en mouvement qui innove, crée, invente, prépare l’avenir. Pierre Miquel, dans le même esprit qui animait Vidal de La Blache publiant en 1911 son Tableau de géographie de la France, nous donne ici la première « photo satellite » de la France de demain.