La paix de Versailles... ses décisions commandent tout l’entre-deux-guerres... Ont-elles été mûries, pesées, “programmées” ? L’histoire nous montre qu’elles ont été, au contraire, négociées difficilement, dans la confusion, au jour le jour. Les réactions de l’opinion publique ? Comment les mesurer sinon essentiellement à travers la presse de l’époque, multiple, souvent véhémente, la plupart du temps impuissante. Car si la presse est un “pouvoir”, elle se trouve confrontée, quotidiennement, avec les autres pouvoirs, le Parlement, le Gouvernement, accessoirement le Président de la République, l’État-Major (derrière le Maréchal Foch), le pouvoir économique. La presse, et singulièrement la presse quotidienne, est ainsi à la fois le reflet d’une opinion qui cherche à tâtons vérité et sécurité, mais aussi le creuset où viennent se mesurer et s’affronter les différents pouvoirs, tout au long des négociations. Que l’opinion publique, à travers la presse, ait été informée, plus ou moins. de l’élaboration de la paix, c’est un fait ; qu’elle n’ait pas eu les moyens de définir et d’imposer une certaine conception de la paix, c’est un autre fait. Mais cette impuissance n’est-elle pas, d’une manière générale, la caractéristique commune des mentalités françaises de l’entre-deux-guerres ?