La politique contractuelle, la formation permanente, l’amélioration de la condition ouvrière et les actions en faveur des plus démunis, toutes ces réformes tentées, de 1969 à 1972, ont très souvent été placées sous le signe du social-delorisme, du nom de l’inspirateur de cette politique, Jacques Delors alors l’un des principaux collaborateurs du Premier Ministre, Jacques Chaban-Delmas. Ces initiatives venaient d’un homme dont le seul titre était d’avoir milité depuis vingt cinq ans. Il raconte à Claude Glayman comment il s’est forgé ainsi, à tâtons, une expérience, un savoir et une ligne de pensée et d’action. Mais cette ligne où conduit-elle ? A un changement radical. Stratégie sur laquelle Jacques Delors insiste beaucoup, préoccupé qu’il est du « comment faire ». Ces réflexions ne sont pas, pour autant, intemporelles. Face à la crise qui secoue le monde occidental, Jacques Delors analyse sans complaisance le capitalisme contemporain et les rapports de force internationaux. Et il suggère une interprétation de cette crise, avant d’esquisser les voies de passage, vers un socialisme pluraliste.