Le sida est devenu aujourd'hui la maladie de notre fin de siècle. Par ses associations avec le sang, le sexe et la mort, il traduit les représentations essentielles de la société actuelle quant à ses propres fondements en même temps qu'il ravive les figures discursives de peur et d'exclusion attachées aux épidémies antérieures. Pour en saisir le jeu de significations et de constructions symboliques, le présent ouvrage analyse, en le considérant comme un matériau d'étude ethnographique, un corpus de romans en français et en anglais parus entre 1987 et 1992. La lecture adoptée se veut ethno-critique, entre les champs de l'anthropologie et de la critique littéraire. Si le corpus romanesque est ainsi révélateur d'une crise, il se présente aussi, face aux idéologies répressives, comme littérature de témoignage, de mémoire et de résistance.