Face à la progression de l’hérésie luthérienne et afin de conforter les chrétiens dans la vraie doctrine, la Faculté de théologie de Paris rédige vingt-six articles qui résument ce qu’il convient de croire en matière de sacrements, de l’œuvre des saints et de la Vierge Marie, en un mot comme en vingt-six, toute la doctrine de la sainte Église catholique. Ces Articles de la Sorbonne sont adoptés par François Ier et par le parlement de Paris. Ils entrent en vigueur le 31 juillet 1543 et sont diffusés dans tout le Royaume. L’émotion est grande devant cette « réformation » autoritaire de l’Église qui laisse peu de chance aux tenants de la Réforme d’échapper à l’Inquisition. Encouragé par ses collègues, Calvin accepte de répondre à ces articles, mais de façon anonyme. Il construit sa réponse selon deux principes. D’une part, se gausser de la position catholique en imaginant un commentaire sarcastique et facétieux, faussement inspiré par la scolastique et ridiculisant la doctrine luthérienne. D’autre part, reprendre chaque article en leur apportant une « remédiation » calvinienne, à la lumière des Écritures et des Pères de l’Église, remède placé en regard de chaque Article. Ce traité paraît en latin puis, puis, revu et corrigé, en français à l’automne 1544. La présente édition offre les deux versions en juxtalinéaire, annotées avec savoir et précision par Olivier Labarthe. De riches annexes, bibliographiques et textuelles complètent cet ouvrage appelé à faire référence.