Bâti sur le principe de la liberté, le Collège de France, fondé par François Ier en 1530, est la seule institution publique à avoir survécu intacte à la Révolution. Au départ consacré à l’étude du grec, de l’hébreu et des mathématiques, enseignements absents de l’Université de Paris, le Collège de France a favorisé l’émergence de nouvelles disciplines dans des champs aussi variés que l’orientalisme, les mathématiques, les sciences expérimentales, la poétique, l’anthropologie sociale, la cosmologie, la physique quantique ou la biologie. Bien que dépendant directement du roi, et de la tutelle des régimes successifs, les "lecteurs royaux", puis "professeurs", ont eu pour mission d’enseigner non pas des programmes établis préparant à des diplômes, mais bien leur libre recherche "en voie de se faire". Cette formule d’Ernest Renan, professeur de langue et de littérature hébraïques à la fin du XIXe siècle, reste pertinente pour caractériser l’activité scientifique des 52 professeurs actuels du Collège, qui se déploie sur trois sites principaux à Paris. L’enseignement, en partie délocalisé dans toute la France et à l’étranger, est aussi largement diffusé à travers le monde par Internet. À travers des portraits de savants, des documents d’archives anciens et actuels inédits, de fonds scientifiques de ses professeurs, le lecteur découvrira le fonctionnement unique d’un des plus hauts lieux de la recherche en France et l’histoire de cette institution, dont "la tradition est le changement". Le Collège de France a en effet perpétué ses traditions séculaires tout en demeurant le lieu de toutes les avancées scientifiques depuis la Renaissance.