Difficile de définir la notion de littérature migrante. Sous l’angle de la traduction, la catégorie devient pourtant plus identifiable. Les littératures migrantes ont pour principale caractéristique de produire une vaste translation culturelle d’un champ à l’autre, soit que l’écrivain ait adopté la langue du pays d’accueil et opère lui-même le processus de transfert, soit qu’il écrive encore dans sa langue d’écriture première et que ce travail appartienne au traducteur. Comment dès lors, écrivain ou traducteur, traduisent-ils à destination d’un lectorat qui les ignore ou ne les reconnaîtra pas des références culturelles, des accents ou autres distorsions phonétiques, voire des éléments relevant de codes minorisés ? Si l’écrivain allophone peut avoir recours à des pratiques translinguistiques massives dans son texte, le traducteur dispose-t-il, dans sa pratique, d’une même liberté ? Ce sont là quelques-unes des interrogations auxquelles le volume se propose de répondre.