Il y a cinquante ans, le général de Gaulle proposait l'autodétermination à l'Algérie.
Ce livre lève le voile sur une page décisive de l'Histoire.
Autour de la figure du général de Gaulle durant la guerre d'Algérie se sont cristallisées bien des passions et des haines. Et le mystère de ses positions équivoques, de ses indéterminations et de ses silences, puis de sa décision finale pour l'autodétermination algérienne continuent aujourd'hui encore d'interroger et d'opposer les historiens.
Quand de Gaulle assume une fois de plus les pouvoirs de la République, en mai 1958, et forme un nouveau gouvernement, l'Algérie est à feu et à sang depuis cinq ans. Et il semble bien être le seul à pouvoir tirer la France de ce bourbier. Mais choisira-t-il l'indépendance ou la fermeté ? Après avoir prononcé le slogan " Vive l'Algérie française " à Mostaganem, puis le fameux " Je vous ai compris " à Alger, il suscite de grands espoirs parmi les Algériens français. Aussi, le 16 septembre 1959, son discours télévisé créé la stupeur : il lève l'ambiguïté grandissante de son attitude face au conflit et lâche le mot tabou d'" Autodétermination "... Un basculement décisif, le rejet de " l'intégration " : le chef de l'État offre aux Algériens le choix entre l'association et la sécession. Et c'est donc la volonté de la population musulmane, très largement majoritaire, qui l'emportera. Les partisans de l'Algérie française crient aussitôt à la trahison... et c'est le début de l'affrontement.
Ce choix pour l'autodétermination a-t-il relevé d'une mûre réflexion, après bien des hésitations, ou d'une décision secrète prise de longue date ? En analysant de très nombreux témoignages, souvent contradictoires, en mettant en perspective les événements politiques, sociaux et culturels précédant le discours du 16 septembre 1959, Benjamin Stora tente de cerner les raisons profondes qui ont présidé à cette décision finale.