Le corps est un langage à Rome, dont Sarah Rey propose d'étudier la grammaire à travers le prisme riche et original de la main. Que nous apprend-t-elle du monde romain, de sa symbolique et de ses usages, des plus traditionnels aux plus surprenants ?
La main prête serment à Rome, scelle les contrats, pratique les rituels, soigne, commande, exécute, affranchit, est aussi éloquente que la voix..., mais elle peut encore se montrer impie, défaillante ou disgracieuse, et être frappée d'interdit. Dextra ou sinistra, célébrée ou crainte, et parfois même mutilée, la main se révèle un outil essentiel dans l'élaboration des codes moraux, sociaux et religieux des débuts de la République à l'avènement de l'Empire. Sarah Rey montre combien son importance est manifeste au sein de toutes les couches de la population romaine, des élites dirigeantes aux travailleurs manuels, artisans comme paysans, en passant par les soldats, les prêtres et les médecins. On explore ainsi, à travers la main, toute une série d'expressions de ce qui fait au quotidien la romanité.
Convoquant des sources juridiques, rhétoriques, poétiques, mais aussi épigraphiques et iconographiques qui mettent en scène la main, et qu'elle traduit et analyse avec précision et finesse, Sarah Rey livre un essai très incarné, qui nous fait redécouvrir les épisodes emblématiques de la Rome antique et les personnages célèbres de son histoire.
Agrégée d'histoire, Sarah Rey est maître de conférences à Valenciennes, auteure notamment de Les Larmes de Rome, Anamosa, 2017.