À la remise en question de la débilité mentale, l’équipe du Centre éducatif « La Glanée » apporte une contribution d’ordre pratique. Des adolescentes dites « débiles » ne sont-elles pas avant tout des adolescentes ? En ce cas, une éducation, voire une rééducation, s’impose qui tienne essentiellement compte d’un tel fait. A travers les moments variés et les activités multiformes d’une vie quotidienne, c’est en la traitant en jeune fille que les éducateurs et le personnel permanent, à l’action desquels s’associent les divers vacataires (psychiatre, psychologue, kinésithérapeute, orthophoniste), cherchent d’abord à connaître puis à aider l’adolescente handicapée afin qu’elle s’épanouisse dans sa personnalité propre et prenne conscience de son rôle social. Chacune de ces dimensions d’une éducation qui se veut totale a sa signification tant en considération d’un passé lourd de conséquences qu’en fonction d’un avenir qui doit être meilleur. La formule d’internat de semaine facilite cette pédagogie et cette thérapeutique institutionnelles tout en maintenant une relation constante avec le milieu familial. On dispose encore de peu d’ouvrages en langue française qui traitent des handicapés mentaux dans une telle perspective. On n’en avait pratiquement pas qui fût consacré aux problèmes particuliers des adolescentes. Ce livre répond donc à un besoin. Il voudrait ouvrir une voie ou, du moins, proposer des éléments concrets de solution aux éducateurs, aux divers spécialistes, aux parents et d’abord aux adolescents eux-mêmes.